Du 23 au 29 juin 2009, la ville de Calais accueille un “camp no border“, militant « pour la liberté de circulation pour tous et toutes et la fin des frontières et des contrôles migratoires ». A compter du 20 juin et pour dix jours, par crainte des manifestations, 2 000 CRS, gendarmes et policiers bouclent le périmètre. Dans le même temps, la préfecture du Pas-de-Calais vide complètement le Centre de rétention de Coquelles, tous les retenus étant transférés à Lesquin (59) et Oissel (76).
Le week-end du 20 juin 2009, pas moins de dix-huit sans-papiers en provenance de Coquelles sont présentés devant le juge des libertés et de la détention de Lille, aux fins de voir prolonger leur rétention administrative.
Malgré la cellule de crise mise en place à Calais, les procédures ne font pas dans la dentelle : les dossiers arrivent en petits morceaux, il n’y a pas deux pages qui se suivent, il en manque la moitié, et les rares pièces communiquées débordent d’irrégularités. La défense lilloise fait la fine bouche : « Mais qui nous a fichu des guenilles pareilles ? »
15 remises en liberté samedi, 3 le lendemain. 18-0 en jargon d’avocat.
Dimanche, mauvaise joueuse, la préfecture du Pas-de-Calais faxe à la Cour d’appel un courrier l’informant qu’elle interjette appel de toutes les ordonnances de remise en liberté. La Cour d’appel considère avec circonspection cette télécopie d’une page, qui énumère les noms des étrangers libérés, et fait part de l’intention du préfet de former appel. Sans plus de précision.
Faute d’être régularisé à temps, l’appel risque d’être déclarée irrecevable. Pourtant, c’est marqué dessus l’ordonnance comment qu’il faut faire. La préfecture n’ayant toujours pas réagi lundi matin, la Cour constate l’après-midi la triple irrecevabilité des appels non motivés, non signés, et collectifs.
Bon, ça, c’était au temps de la cellule de crise. Vous imaginez ce que ça doit être en temps normal ?