Le droit des étrangers n’est pas seulement un sujet juridique, c’est aussi un sujet culturel.

Depuis que le cinéma existe (“Charlot l’émigrant” a été tourné en 1917), les réalisateurs se sont attachés, avec plus ou moins de bonheur, à mettre en scène les voyages, les aventures, les drames, les heureuses rencontres d’étrangers qui ont un jour pris le chemin de l’exil.


Samba

Samba, sénégalais en France depuis 10 ans, collectionne les petits boulots ; Alice est une cadre supérieure épuisée par un burn-out. Lui essaye par tous les moyens d’obtenir ses papiers, alors qu’elle tente de se reconstruire par le bénévolat dans une association. Chacun cherche à sortir de son impasse jusqu’au jour où leurs destins se croisent… Entre humour et émotion, leur histoire se fraye un autre chemin vers le bonheur. Et si la vie avait plus d’imagination qu’eux ?

Année : 2014 - Durée : 1h 59m - Réalisateur : Olivier Nakache et Éric Toledano - Genre : Drame, Comédie

Notre avis : Déjà un classique, la présence d'Omar Sy et Charlotte Gainsbourg au générique y est pour beaucoup. Une vision positive, assez lucide et documentée sur l'immigration "illégale". Les militants associatifs n'y seront pas dépaysés (mais ils ont déjà tous vu le film).


Salade grecque

Tom et Mia (les enfants de Wendy et Xavier, personnages de L'Auberge espagnole) partent vivre une nouvelle aventure à Athènes.

Année : 2023 - Durée : 8 x 50 mn - Réalisateur : Cédric Klapisch - Lola Doillon - Antoine Garceau - Genre : Comédie dramatique

Notre avis : Cette suite télévisée de "L'auberge Espagnole" (2002) suit pendant une bonne demi-douzaine d'heures (!) l'épopée athénienne de Tom et Mia, les enfants de Xavier (Romain Duris). Un scénario attachant, des situations crédibles... et un peu de manichéisme tout de même : papa est bobo ; fi-fille est baba ; fiston est un p'tit beauf. Au fil des épisodes, leur chemin croise et recroise celui d'exilés de toutes les couleurs, d'expatriés de tous les genres, de réfugiés de tous les styles : un joyeux melting-pot de personnalités confuses et surprenantes. La grande idée de Cédric Klapisch, c'est de ne pas faire un film sur "les migrants" ; mais un film sur "des migrants". Voilà un réalisateur qui a tout compris au sujet très compliqué et risqué de l'immigration : il n'en parle pas ; il filme des gens et raconte leurs histoires. PS: A noter l'intervention, à plusieurs reprises dans la série, de plusieurs juristes ou avocats (droit des affaires, droit des étrangers, droit pénal...) Mais aucun d'eux, à aucun moment, ne sert jamais strictement à RIEN :-(


Illégal

Tania et Ivan, son fils de 14 ans, sont russes et vivent clandestinement en Belgique depuis huit ans. Sans cesse sur le qui-vive, Tania redoute les contrôles de police jusqu’au jour où elle est arrêtée. La mère et le fils sont séparés. Tania est placée dans un centre de rétention. Elle fera tout pour retrouver son fils mais n'échappera pas pour autant aux menaces d'expulsion.

Année : 2010 - Durée : 1h30 - Réalisateur : Olivier Masset-Depasse - Genre : Drame

Notre avis : Un film qui parle de Russes et de Biélorusses avec parfois des accents dostoïevskiens. Un centre de rétention sordide, une bouffe de chenil, des policiers qui ressemblent à des mafieux. Et pour les familles retenues jusqu'à six mois (l'action se situe en Belgique en 2010, mais elle pourrait se dérouler n’importe où en Europe) : la perte de temps et de repères, et le désespoir. "Vous en pensez quoi d'enfermer de garder des innocents et des enfants en prison ?", demande un des personnages. Bonne question. Entre une famille méritante, débordante de gentillesse et d’optimisme, et le système quasi-carcéral des centres de rétention administrative, et pire encore la soldatesque sadique des escortes policières, l’incompréhension est totale. Mais comment pourrait-il en être autrement ? Pour le spectateur, le choc est rude : c’est comme assister, complètement impuissant, à la préparation de mauvais coups. Des acteurs très bons, des situations très vraies, et même de l’espoir au bout. Un film nécessaire, et qu’on est heureux d’avoir vu. PS : A la 37e minute, l’héroïne prend les conseils d’un avocat. A le 46e minute, elle fait tout le contraire. A la 49e minute, elle l’engueule ! On devrait toujours écouter son avocat… ;-)


La pirogue

Un village de pêcheurs dans la grande banlieue de Dakar, d’où partent de nombreuses pirogues. Au terme d’une traversée souvent meurtrière, elles vont rejoindre les îles Canaries en territoire espagnol. Baye Laye est capitaine d’une pirogue de pêche, il connaît la mer. Il ne veut pas partir, mais il n’a pas le choix. Il devra conduire 30 hommes en Espagne. Ils ne se comprennent pas tous, certains n’ont jamais vu la mer et personne ne sait ce qui l’attend.

Année : 2012 - Durée : 1h 27m - Réalisateur : Moussa Touré - Genre : Drame

Notre avis : Un film beau mais très dur, qui accompagne des exilés africains, bien avant leur décision de quitter leur pays, jusqu'à la fin de leur voyage. En cinq ans, cinq mille personnes en partance pour les îles d'Europe ont péri en mer Atlantique.


The Visitor

Professeur d'économie dans une université du Connecticut, Walter Vale, la soixantaine, a perdu son goût pour l'enseignement et mène désormais une vie routinière. Il tente de combler le vide de son existence en apprenant le piano, mais sans grand succès...Lorsque l'Université l'envoie à Manhattan pour assister à une conférence, Walter constate qu'un jeune couple s'est installé dans l'appartement qu'il possède là-bas : victimes d'une escroquerie immobilière, Tarek, d'origine syrienne, et sa petite amie sénégalaise Zainab n'ont nulle part ailleurs où aller. D'abord un rien réticent, Walter accepte de laisser les deux jeunes gens habiter avec lui.

Année : 2007 - Durée : 1h 45m - Réalisateur : Tom McCarthy - Genre : Drame

Notre avis : Des personnages très humains confrontés à une administration monstrueuse d'inhumanité. Un film pas facile, mais dans lequel on se laisse progressivement entrainer. Le jeu des acteurs, tout en retenue, et la musique y sont pour beaucoup.


Cherchez Hortense

Damien, professeur de civilisation chinoise, vit avec sa femme, Iva, metteur en scène de théâtre, et leur fils Noé. Leur histoire d’amour s’est enlisée dans une routine empreinte de lassitude. Pour éviter à une certaine Zorica d’être expulsée, Damien se trouve un jour piégé par Iva, qui le somme de demander l’aide de son père, conseiller d’État, avec lequel il entretient une relation plus que distante. Cette mission hasardeuse plonge Damien dans une spirale qui va bouleverser sa vie…

Année : 2012 - Durée : 1h 40m - Réalisateur : Pascal Bonitzer - Genre : Drame, Comédie

Notre avis : Un scénario solide, des situations inattendues, des acteurs attachants (Jean-Pierre Bacri, Isabelle Carré...) Et une contre-performance de Claude Rich, qui pour l'unique fois de sa carrière, ne parvient pas à rendre son personnage sympathique : mais il y interprète, de manière très crédible, un Conseiller d'Etat ; il ne pouvait donc pas en être autrement.


L’extraordinaire voyage du fakir

À la mort de sa mère, un jeune arnaqueur de Mumbai entame un extraordinaire voyage sur les traces du père qu’il n’a jamais connu. Il rencontre l’amour à Paris dans un magasin de meubles suédois, le danger en compagnie de migrants somaliens en Angleterre, la célébrité sur une piste de danse à Rome, l’aventure dans une montgolfière au-dessus de la Méditerranée, et comprend finalement ce qu’est la vraie richesse et qui il souhaite devenir.

Année : 2018 - Durée : 1 h 32 - Réalisateur : Ken Scott - Genre : Comédie dramatique

Notre avis : Un film qui réconcilie avec l’immigration, gai et léger, et qui, sans avoir l’air d’y toucher, donne une leçon de vie ? Cela ne se refuse pas ! L’histoire est abracadabrante. La bonne humeur inébranlable du personnage principal est particulièrement réjouissante. Et en bonus, on y apprend un scoop : la police aux frontières anglaise serait plus pataude et plus tordue que la française (quoique ce soit difficile à croire). Un film inclassable, pour le public de 7 à 77 ans, amateur de spectacle de la magie.


Les Arrivants

Caroline est jeune, impulsive. Colette, plus âgée, est compatissante et bordélique. Face à elles, des familles venues du Sri Lanka, de Mongolie, d'Erythrée et d'ailleurs, demander l'asile en France. Chaque jour il en arrive de nouvelles, avec ou sans passeport, avec ou sans bagage, dans des charters ou des camions bâchés... Comment répondre à ce flot débordant de détresses et de besoins ? Le film raconte ce face à face tendu et explosif, émouvant et drôle, où chacun défend son rôle.

Année : 2010 - Durée : 1h53 - Réalisateur : Claudine Bories et Patrice Chagnard - Genre : Documentaire

Notre avis : Pendant six mois, les caméras de Claudine Bories et Patrice Chagnard ont suivi des familles de demandeurs d'asile (les "arrivants"), et leurs accompagnants. Il est rare qu'un documentaire inspire autant d'intérêt, et d'interrogations, pour les personnes filmées -Raymond Depardon y excelle. Le sujet est difficile, mais la caméra est légère, jamais envahissante, quelquefois inventive. C'est un beau film, sensible et attachant, qui donne des exilés une image apaisée et touchante de vérité. C'est aussi un bel hommage pour le travail des assistantes sociales, juristes, interprètes, etc., engagés dans l'aide aux étrangers.


Years and Years

Alors que la Grande-Bretagne est secouée par des instabilités politiques, économiques et technologiques, la vie des Lyons, une famille de Manchester, est racontée sur une durée de 15 ans.

Année : 2019 - Durée : 6 x 1h - Réalisateur : Simon Cellan Jones - Lisa Mulcahy - Genre : Série télévisée

Notre avis : Cette remarquable série rappelle une évidence : la lutte contre les sans-papiers, dans l'Europe d'aujourd'hui, c'est totalement ringard. Au fil des ans, les familles ont découvert, appris à connaître, accueilli parmi elles des chômeurs, des malades du cancer, des homosexuels, des étrangers, des personnes de toutes origines... et de plus en plus souvent : des "sans-papiers". Etre hostile à l'immigration "irrégulière", c'est dépassé ; parce qu'on ne lutte pas contre sa propre famille.


Le Saint (saison 6 épisode 13) : les immigrants

Lors d'une partie de pêche (infructueuse) en mer, le Saint trouve à la place le corps d'un homme criblé de balles. Sur ces entrefaites, la police découvre des clandestins dans un camion, mais les passeurs et une poignée d'immigrants ont disparu. Ceux-ci contactent un certain Charles Bonner, que rencontre le Saint dans un club. On apprend que l'homme tué était un membre des services secrets pakistanais. Le Saint mène son enquête et retrouve un des immigrés, abattu. Un autre est poignardé peu après. Templar tente donc de retrouver le dernier qui reste. Il le retrouve aux prises avec Bonner et ses sbires. Il intervient pour le sauver et la police intervient pour arrêter les trafiquants.

Année : 1968 - Durée : 1h - Réalisateur : Ray Austin - Genre : Série télévisée

Notre avis : Simon Templar, alias « Le Saint » (Roger Moore) croise le chemin d’un groupe de migrants pakistanais en route vers l’Angleterre. Rien n’a tellement changé depuis un demi-siècle : les migrants partent toujours de Calais et traversent la Manche par la voie maritime. Mais dans cette série télévisée de 1968, ils voyagent confortablement, bien à l’abri dans la cabine d’un petit bateau de plaisance ; le passage ne leur coûte que la bagatelle de 200 £ ; et pour ce prix-là, ils reçoivent en prime des faux-papiers ! C’était la belle époque... D'autant que, dans cette fiction, les policiers préfèrent faire la chasse aux bandits plutôt qu’aux sans-papiers.


Stateless

Quatre étangers se retrouvent coincés dans un centre de détention pour immigrés australien. Chaque personnage aborde les contradictions de la protection et du contrôle des frontières de son point de vue.

Année : 2020 - Durée : 50 m x 6 - Réalisateur : Cate Blanchett - Tony Ayres - Elise McCredie - Genre : Série télévisée

Notre avis : En matière d’accueil des étrangers, d’humanité, voire de simple respect des droits les plus élémentaires, le gouvernement australien paraît très attaché à sa mauvaise réputation -on a les fiertés qu’on peut. Refoulement des embarcations de migrants. Isolement des arrivants au fond du bush ou dans des îles lointaines (Nauru, Manus, Christmas). Enfermement systématique dans de prétendus « centres de rétention administratives », qui ne sont rien d’autre que des « camps ». En 2022, la durée moyenne de détention des demandeurs d’asile en Australie s’élevait à… 690 jours ; elle atteignait parfois 8 à 9 ans. La série télévisée « Stateless » (sans pays, apatride) dénonce la bêtise d’un système qui ne peut fonctionner sans cruauté ni sadisme. Elle a été produite par Cate Blanchett, qui y voit « une merveilleuse métaphore de la dislocation du système politique, à l’encontre des gens qu’il est censé servir ». Le téléfilm a cependant du mal à rendre compte de l’infinie attente de ces individus privés de liberté pendant des années, sans audience, sans jugement, sans réel espoir. Ne reste que l’image de ce vieux monsieur en costume, assis très dignement au milieu de la cour, une valise à son côté, oublié de tous depuis une date dont plus personne ne se souvient.


Green Card

Georges, un Français, travaille dans un bistrot new-yorkais. En situation illégale, il rêve d'obtenir un permis de travail. Brontë, une Américaine passionnée d'horticulture et de botanique, est employée comme paysagiste dans les quartiers pauvres de la ville. Son rêve : un appartement avec jardin. Un ami commun, Anton, les convainc tous deux de contracter un mariage blanc : Georges obtiendrait ainsi la fameuse « green card » et Brontë, l'appartement qu'elle convoite et que seul un couple marié peut louer. Mais les autorités, méfiantes, les obligent à vivre ensemble 48 heures pour s'assurer qu'il ne s'agit pas d'un mariage factice…

Année : 1990 - Durée : 1h 48m - Réalisateur : Peter Weir - Genre : Comédie, Drame, Romance

Notre avis : L'inversion des rôles, c'est parfois très drôle. Cette fois, c'est le (gentil) Français qui est en situation illégale, et les (méchants) Américains qui veulent l'expulser. Les scènes sur l'enquête à mariage "made in USA" rappellent terriblement les enquêtes à mariage "made in France".


Une saison en France

Abbas, professeur de français, a fui la guerre en Centrafrique pour bâtir une nouvelle vie en France. En attendant d’obtenir le statut de réfugié, le quotidien d’Abbas s’organise : ses enfants sont scolarisés et il travaille sur un marché où il a rencontré Carole, sensible au courage de cet homme encore hanté par les fantômes du passé. Mais si le droit d'asile lui était refusé, qu'adviendrait-il d'Abbas et de sa famille déracinée ? Et de Carole, privée du foyer qu’elle a cru reconstruire ?

Année : 2018 - Durée : 1h40 - Réalisateur : Mahamat-Saleh Haroun - Genre : Drame

Notre avis : Cette histoire de demandeurs d’asile en France est factuellement assez exacte, autant dans le déroulement des étapes de la procédure, que dans le rappel d’événements survenus à la Cour Nationale du Droit d’Asile à Montreuil ou sur la Jungle de Calais. La monotonie de l’attente, le désoeuvrement, la routine administrative, la rigueur imbécile des fauteurs de l’ordre sont assez bien rendues. Mais les séquences sont très lentes, la caméra hésite entre lequel des personnages elle va suivre, et les acteurs peinent à exprimer leurs sentiments. Même si le sujet ne s’y prête guère -voire pas du tout- on en vient à rêver d’espoir, de légèreté, de bavardages.


Débarquement immédiat !

C'est l'histoire d'un flic de la police des frontières qui ramène un gars dans son pays, sauf que ce n'est pas le bon gars et ce n'est pas le bon pays...

Année : 2016 - Durée : 1h 30m - Réalisateur : Philippe de Chauveron - Genre : Comédie

Notre avis : Un divertissement qui se laisse regarder, avec des renversements de situation amusants. Dommage de céder à la mode trop répandue "film comique = grossièretés + blagues scato".


Les mains en l’air

22 mars 2067, Milana se souvient de ce qui lui est arrivé, il y a soixante ans… En 2009, Milana, d’origine tchétchène, est élève en classe de CM2 à Paris. Ses copains, sa bande, ce sont Blaise, Alice, Claudio, Ali et Youssef. Mais un jour Youssef, qui n’a pas de papiers, est expulsé. Puis, c’est au tour de Milana d’être menacée. Se sentant alors en danger, les enfants décident de réagir. Ils prêtent serment de toujours rester ensemble et organisent un complot pour sauver Milana…

Année : 2010 - Durée : 1h 32m - Réalisateur : Romain Goupil - Genre : Drame, Comédie, Romance

Notre avis : L'histoire racontée est située à l'époque du tournage du film, en 2009. Le paradoxe est que quelques années plus tard, le réalisateur Romain Goupil soutiendra la candidature d'Emmanuel Macron, dont la politique anti-migratoire sera une des plus féroces et arriérées depuis Nicolas Sarkozy. Romain Goupil n'a pas seulement réalisé un film: il a ensuite aidé à ce que l'histoire qu'il y raconte continue à se réaliser... A voir parce qu'il s'agit d'un film avec Valeria Bruni-Tedeschi et des enfants, avec une mise en scène entrainante et quelques épisodes réjouissants.


Paris à Tout Prix

Maya, d’origine marocaine vit à Paris depuis 20 ans. C’est une it-girl de la mode. En pleine ascension, elle s’apprête à décrocher son premier CDI de styliste dans la maison de haute couture pour laquelle elle travaille. Mais un simple contrôle de police où l’on découvre que son permis de séjour est périmé, la renvoie en moins de 24 heures directement au Maroc. Retour auprès de ce pays et cette famille qu’elle voulait oublier. Choc des cultures, choc des préjugés, Maya va tout faire pour rentrer. Vraiment tout. Quand l’avenir d’une parisienne trendy devient la galère d’une immigrée sans papier.

Année : 2013 - Durée : 1h 32m - Réalisateur : Reem Kherici - Genre : Comédie

Notre avis : La meilleure partie du film est au début (ensuite, on s'ennuie un peu), lorsque l'héroïne, une Marocaine résidant en France depuis des années, se retrouve en situation irrégulière "à l'insu de son plein gré", et obligée de quitter la France. C'est une situation tellement absurde que c'en est comique... Mais dans la vraie vie, c'est ça la routine des préfectures (et ne leur dites pas que ce sont eux qui sont ridicules).


Droit de passage

Les États-Unis sont une terre d'espoir pour des milliers d'émigrés de toutes origines. Mais l'espoir a un prix. Certains obtiendront un droit de séjour et se feront naturaliser au terme d'un long processus bureaucratique ; d'autres attendront vainement d'être régularisés dans ce pays où tout est à vendre. La prostitution, la violence et la trahison deviendront leur monnaie d'échange, leur ultime recours. Max Brogan est un agent des Services d'Immigration de Los Angeles. Sa mission : appliquer les lois américaines. Brogan a entre ses mains le sort de milliers d'hommes et de femmes en quête d'une vie meilleure...

Année : 2009 - Durée : 1h 52m - Réalisateur : Wayne Kramer - Genre : Crime, Drame

Notre avis : Un film américain à gros budget (25 millions de dollars), avec Harrison Ford dans le rôle d'un agent des services d'immigration (mais qu'allait-il faire dans cette galère ?) Une mise en scène honnête, un scénario un peu décousu, beaucoup de personnages et d'histoires qui se croisent plus ou moins bien. Et au final, un message décourageant. Aux Etats-Unis, un migrant serait, au choix : esclave, délinquant, criminel, ou mort.


La fille du fleuve

Evros, fleuve de séparation entre la Turquie et la Grèce. Sur sa rive grecque, le soldat Yannis participe à des opérations de déminage avec un groupe de volontaires de l’armée. La nuit, des passeurs aident des migrants souhaitant rejoindre l’Europe à traverser la frontière en transportant de la drogue. Cryssa participe à ce trafic illégal : pour nourrir sa famille, elle aide des enfants abandonnés à leur sort à gagner l'Ancien Continent. Un soir, Yannis l’aperçoit en pleine action. C’est le début d’une histoire d’amour qui les pousse à prendre la fuite ensemble pour démarrer une nouvelle vie. Mais le père de l’enfant de Cryssa, qui coordonne le trafic de drogue à la frontière, ne voit pas les choses ainsi.

Année : 2015 - Durée : 1h 36m - Réalisateur : Panos Karkanevatos - Genre : Drame

Notre avis : Le choix de mélanger immigration et trafic de drogue est des plus déconcertants. Mais tout le scénario est exubérant. Les acteurs surjouent. La musique est tonitruante. La mise en scène théâtralise chaque situation. Difficile au spectateur d'oublier un instant qu'il regarde un film - et pas parmi les meilleurs.